Pour la deuxième fois, une installation californienne a pu produire plus d’énergie qu’il n’en fallait pour la créer. La technologie du soleil est très prometteuse.
C’est un pas vers une forme d’énergie prometteuse : la fusion nucléaire. Ce dimanche, en Californie, le laboratoire américain Lawrence Livermore a annoncé avoir produit plus d’énergie qu’il n’en a consommé. C’est la deuxième fois que cette expérience est réalisée avec succès. En décembre, ce même laboratoire avait obtenu ce résultat prometteur, salué par le monde scientifique comme « une percée historique ».
Table des matières
- Restaurer l’énergie et la puissance du soleil
- Renaissance Fusion : le fleuron français de la fusion nucléaire
- Une énergie prometteuse à faible teneur en carbone
- Une technologie qui attire les investissements
Restaurer l’énergie et la puissance du soleil
Pour ce faire, on utilise la technique de la « fusion interstitielle par laser ». Cette méthode permet de fusionner deux noyaux d’atomes de lumière. La chaleur créée par ce processus chimique peut être utilisée pour créer une grande quantité d’énergie. Comme le soleil.
Lors de la dernière expérience, 192 lasers dirigés vers un conteneur en diamant ont bombardé des isotopes d’hydrogène deutérium-tritium. Le Financial Times a pu obtenir quelques chiffres avant que les résultats définitifs ne soient dévoilés.
Renaissance Fusion : le fleuron français de la fusion nucléaire
« Les premiers résultats de l’expérience de juillet montrent que l’énergie générée est supérieure à 3,5 mégajoules. Cette énergie pourrait alimenter un fer à repasser en une heure », explique un journal britannique.
En décembre, le Lawrence Livermore National Laboratory a réussi à générer 3,15 mégajoules d’énergie de fusion en une fraction de millisecondes en injectant 2,05 mégajoules d’énergie par le biais de ses lasers.
Une énergie prometteuse à faible teneur en carbone
Le processus de fusion nucléaire est sérieusement étudié par les industriels. Le plus grand avantage est que la fusion nucléaire ne produit pas de dioxyde de carbone ni de déchets radioactifs. Sa puissance en fait également un atout précieux. Une tasse d’atomes d’hydrogène fusionnés peut théoriquement alimenter votre maison pendant de nombreuses années.
La recherche publique et privée américaine sur la fusion nucléaire a atteint un niveau élevé
L’énergie de fusion nucléaire est considérée comme l’énergie de demain pour la transformation écologique, même si elle n’est pas encore techniquement maîtrisée. Le confinement magnétique dans un « tokamak », autre technologie candidate, pourrait également être utilisé pour la production d’électricité par fusion nucléaire. Le projet ITER aux États-Unis et le projet européen JET testent actuellement ce dispositif.
Une technologie qui attire les investissements
Bien qu’encore au stade expérimental, la fusion nucléaire est devenue une industrie très bien capitalisée. Selon un récent rapport de la Fusion Industry Association (FIA), l’industrie a attiré un grand total de 6,21 milliards de dollars d’investissements depuis le début de 2023 (contre 4,8 milliards de dollars en 2022). Pour ses calculs, la FIA a interrogé 43 entreprises privées, entre grands industriels et start-ups.
Certains géants du numérique et milliardaires ont déjà adopté la puissance de cette énergie. Microsoft est l’une des entreprises qui a récemment signé un contrat de 2028 pour acheter de l’énergie de fusion produite par Helion Energy. Sam Altman (le patron d’OpenAI/ChatGPT) a personnellement investi 375 millions de dollars.
Jeff Bezos d’Amazon est un financier de General Fusion au Canada, Marc Benioff PDG de Salesforce ainsi que Stéphane Bancel PDG de Moderna Therapeutics en France ont parié sur Commonwealth Fusion Systems.
Marvel Fusion va développer un prototype pour prouver la « faisabilité » de sa technologie en partenariat avec l’université américaine du Colorado, a annoncé la société lundi.